mardi 29 septembre 2009
Question de générations
Un beau dimanche de septembre. Terrasses bondées, promeneurs béats. La salle Pleyel est bondée, elle aussi. L’effet soleil n’agit pas sur les concerophages. Au programme, Valéry Gergiev et le London Symphony Orchestra. La machine orchestrale est huilée, La Mer de Debussy huileuse. A l’entracte, un confrère résume la situation : voilà une Mer karajanesque. Traduction : cela coule davantage que cela ne scintille. Seconde partie : la 8ème Symphonie de Chostakovitch. Crescendos énormes, ostinatos déments, coups de cymbales comme dans L’Homme qui en savait trop (l’attentat en moins). Le même confrère à la sortie : « cette fois, c’était bernsteinien ». Entre soi, on se comprend. Tu te rappelles, Karajan et Bernstein (pas ensemble, ils se détestaient) ici même ? C’était le bon temps. Le fils du confrère met le holà : « Moi, je n’y étais pas. Herr von K. et Mr B., je ne les connais que sur disque, et ça ne fait pas le même effet ». Lui aussi a trouvé la Mer huileuse et sunserround la Symphonie de Chostakovitch, lui aussi est impressionné par l’orchestre. Son père a le dernier mot : « le problème avec les jeunes, c’est qu’ils manquent de références ».
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