mardi 27 octobre 2009

Dudamel l’intouchable



Une médaille pour le chef, une pour le pianiste : le 24 octobre, à Pleyel, Frédéric Mitterrand a bondi sur scène pour élever Gustavo Dudamel, qui venait de dirige son Simon Bolivar Youth Orchestra, au grade de Chevalier des Arts et Lettres, et José Antonio Abreu, créateur du programme El Sistema, à celui d’Officier de la Légion d’honneur. Pour une fois que le divertissement de riches qu’est le concert symphonique est au service une bonne cause (donner par la musique leur chance à de jeunes défavorisés), il serait dommage de ne pas en profiter. Il n’y a guère eu, ces dernières années, que Daniel Barenboim, avec son West-Eastern Divan Orchestra, pour offrir une semblable occasion. Ne demandez pas si les deux concerts de Dudamel à Pleyel ont été bons ou mauvais : ce n’est pas la question, et les bruyantes acclamations du public ont été là pour le confirmer. Il serait même injurieux de juger comme des concerts normaux, de même qu’il serait déplacé de faire remarquer, dès lors qu’il dirige son ensemble israélo-palestinien, que Barenboim n’est pas moins lourd qu’à son habitude. Dudamel, aujourd’hui âgé de vingt-huit ans, gagne, au concert comme au disque (DG) ses galons de star avec ses jeunes compatriotes méritants, tout en construisant sagement son répertoire avec le Philharmonique de Los Angeles et l’Orchestre de Göteborg, les deux phalanges dont il est le Directeur Musical. Voilà ce qui s’appelle une carrière judicieusement menée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire