Marche arrière avec Mireille, bond en avant avec Wozzeck, embardée avec La Ville morte. Pour la rentrée, l’Opéra de Paris joue les Formules 1. Monter l’ouvrage de Korngold n’a rien d’héroïque, si ce n’est que la France l’a ignoré pendant quatre-vingts ans. Et puis le spectacle monté par Willi Decker, vu à Salzbourg, Vienne, Barcelone et Londres, est meilleur que celui de la création hexagonale, importé en 2001 de Strasbourg au Châtelet. Gros succès, largement dû à une direction musclée et à une distribution à la hauteur. Ouf : quand on est occupé à applaudir les interprètes, on peut se dispenser de juger l’œuvre. Allez dire, à l’entracte, que cette pâtisserie lyrique pétrie de Strauss battu et nappée d’une couche de Franz Lehar est une bonne série B. Vous n’aurez même pas le temps d’ajouter, avant qu’on ne vous tourne le dos, qu’une bonne série B vaut mieux qu’une mauvaise série A. Cela dit, le jeune Korngold savait son métier : juste avant que le rideau ne tombe, le héros reprend le Lied de Marietta, le passage le plus leharien de l’ouvrage. Résultat, ladite mélodie vous suit jusque chez vous, aussi collante que le morceau de scotch du Capitaine Haddock.
Crédit photo : Opéra national de Paris/ Bernd Uhlig
vendredi 2 octobre 2009
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