« Le Bottin est le livre que j’aimerais emporter sur une île déserte, parce qu’avec tous les noms qu’il contient, on peut imaginer quantité d’histoires. » On n’en attendait pas moins d’Umberto Eco, qui pendant un mois et demi, fait tanguer le Louvre de sa picdelamirandolesque culture. Au sein de ce « Vertige de la liste », qui nous promet soixante-trois lectures, une exposition, une chambre des merveilles, cinq conférences, huit documentaires, un livre, un catalogue, un spectacle, un colloque et cinquante-et-un intervenants, se glissent trois concerts. Et quels concerts ! On y trouve des litanies d’auteurs anonymes du XVIème siècle listant les mérites de la Vierge, un « Inventaire avant disparition », puisé dans Les Archives de la Planète du banquier philanthrope (sic) Albert Kahn et illustré par le DJ Laurent Garnier, ou encore des œuvres de Luciano Berio par l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris.
Eco et Berio ont longtemps fait cause commune, le second trouvant dans les recherches du premier sur le langage un écho à son propre travail de compositeur, lequel a de plus en plus consisté à confronter, empiler, mélanger et retraiter les couches sonores issues de cinq siècles de musique. Ce serait bien, pour la musique, d’avoir son Umberto Eco. Un Nom de la rose dont l’énigme reposerait sur l’interprétation des neumes, des Promenades dans le bois du concert, un Dire presque la même chose traitant non plus de la traduction, mais de la transcription… Le terme de « musique contemporaine » nous promettrait un voyage érudit mais ludique, au lieu du parcours du combattant auquel nous invitent encore les grognards de la défunte avant-garde.
Le Louvre invite Umberto Eco, du 2 novembre au 13 décembre.
A lire :
Vertige de la liste, d’Umberto Eco, Flammarion, 408 p., 39 euros.
N’espérez pas vous débarrasser des livres, entretiens d’Umberto Eco avec Jean-Claude Carrière. Grasset, 342 p., 18,50 euros.
mardi 13 octobre 2009
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