Sixième des neuf concerts de la série Pollini Perspectives à la salle Pleyel, mardi 13 octobre. Comme il aime le faire, le pianiste mêle grand répertoire et musique du XXème siècle. Après Beethoven - Boulez et Stockhausen - Brahms, voici Chopin - Nono. La salle est pleine. Le Chopin de Pollini choque les âmes sensibles (trop de violence), fascine les esthètes (comme cela chante, quand même !), mais impressionne tout le monde : on ne va quand même pas faire la fine bouche devant le grand Maurizio. Après l’entracte, notre pianiste dévoile ses batteries. Ce Chopin-là n’annonce-t-il pas …soffrete onde serene…, la pièce pour piano et bande magnétique à deux pistes que son ami Luigi Nono lui a dédicacée en 1976 ? Applaudissements nourris, mais d’une partie du public seulement. Viennent ensuite une monodie pour soprano solo dédiée par Nono à la révolutionnaire algérienne Djamila Boupacha, dont Picasso a laissé un étonnant portrait. Quelques spectateurs partent discrètement, en s’excusant de déranger leurs voisins. C’est enfin A floresta é jovem e cheja de vida, une cantate de trois quarts d’heures dédiée au FLN vietnamien, pour soprano, trois récitants, quatuor de percussions clarinette solo et son projetés, sur des textes de Fidel Castro et Patrice Lumumba. Cette fois, la salle se vide par rangs entiers, et certains n’hésitent pas à faire claquer leur siège. Le projet de Maurizio Pollini est beau et noble, et son public devrait y adhérer. Quelques habitués du Festival d’Automne le font. Les autres ? Euh, ils sont venus écouter Pollini jouer Chopin…
Crédit photo : (c) Mathias Bothor / DG
jeudi 22 octobre 2009
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