vendredi 22 janvier 2010

Guillaume Coppola, un pianiste dans un cadre en or


Récital, dans la salle du Conservatoire National d’Art dramatique, de Guillaume Coppola, qui vient d’éclater avec un album Liszt reçu en fanfare par la presse (et par Musikzen). Double atout : la personnalité du pianiste et celle de la salle. Coppola est de ces artistes qui, dans la lignée d’Alexandre Tharaud, ne se contentent pas de faire des prouesses au clavier, mais tiennent à nous faire entrer dans leur monde. Il joue Granados « parce que c’est de la musique ensoleillée », passe à Chopin « dont Granados se réclamait », et finit par Liszt, son (actuel) cheval de bataille. Pendant les bis (commentés eux aussi), il fait venir le baryton Marc Mauillon, apparemment plus jeune encore que lui, et nous conseille, avant de l’accompagner dans O, quand je dors (Liszt encore), de voter pour lui aux prochaines Victoires de la Musique. Tout cela avec un naturel qui va bien avec son jeu, pensé et fluide en même temps. Ce moment musical (terme plus juste, en l’occurrence, que concert), programmé dans la série les Pianissimes (récitals-discussions, ateliers pédagogiques, professionnalisation des jeunes talents) passe d’autant mieux la rampe qu’il a lieu dans une des plus belles salles de concerts du monde, celle où Habeneck a fait connaître Beethoven aux Français et où Berlioz a créé la Symphonie fantastique : quatre-cent-cinquante places, murs et colonnes de bois peint (de style Empire, cherchez-en une autre), des proportions idéales, une acoustique qui convient aussi bien à la parole qu’à la musique. L’ennui, c’est que cette merveille ne sert plus, sauf exception, qu’aux exercices des comédiens, depuis qu’au Conservatoire, musique et déclamation (comme on disait à l’époque) ont fait sécession.

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