Au MET, la nouvelle Tosca montée par Luc Bondy va probablement alterner avec l’ancienne, signée Franco Zeffirelli. Question de rentabilité. A l’Opéra de Paris, un Werther succède à un autre, à un an de distance. Les enjeux ne sont pas financiers, mais esthétiques, et même éthiques. En février 2009, Gerard Mortier étant directeur, on donne un spectacle soigné, mais propre à dégoûter les massenetophiles les plus fanatiques. Rien ne va, ni la mise en scène conceptuelle de Jürgen Rose, ni l’orchestre, sèchement dirigé par Kent Nagano, ni la distribution, de bric et de broc. Cette fois, Nicolas Joel ayant succédé à Mortier, l’opéra qui a fait mille-trois-cent-quatre-vingt-neuf fois pleurer Margot à la salle Favart est traité avec tout le soin que l’on doit aux meubles de famille. La production, qui a fait un tabac à Londres, est signée par le cinéaste Benoit Jacquot, le spécialiste Michel Plasson est aux commandes, et le plateau est un sans faute, avec le ténor coqueluche Jonas Kaufmann et la mezzo Sophie Koch, laquelle rappelle opportunément que Charlotte n’est pas une matrone, mais une beauté qui peut donner des envies de suicide. Ce spectacle tout simple, austère même, agit comme un nouveau tirage sur un négatif jauni. Jacquot sera lui-même derrière la caméra pour la retransmission sur Arte le mardi 26 janvier à 20h35. On le sait doué pour filmer le théâtre (La Fausse suivante de Marivaux, La Place royale de Corneille) et même l’opéra (Tosca, avec Roberto Alagna et Angela Gheorghiu). Mais là, il sera en direct.
Crédit photo : Opéra national de Paris/ Elisa Haberer
Opéra National de Paris Bastille, les 17, 20, 23, 26, 29 janvier, 1er et 4 février. En direct sur Arte le 26 janvier à 19h30.
vendredi 15 janvier 2010
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