D’abord, on frémit. L’Allemande Diana Damrau, qui s’est fait un nom en chantant la Reine de la Nuit, s’y mettrait donc, elle aussi ? « L’Andalousie a tout : la musique, les racines dans la culture marocaine, l’architecture, la beauté des paysages, la fierté du peuple. Les femmes sont fortes et libres, sans pour autant négliger leur féminité. Il y a tout cela dans la musique et la danse flamenco. Même avec vos pieds, vous faites de la musique ». C’est sûr, elle va annoncer qu’elle prépare un récital de mélodies espagnoles, ou (pire !) qu’elle va chanter Carmen. Eh bien pas du tout ! Pour l’instant, elle se contente de prendre des cours de flamenco à … San Francisco, entre deux représentations de La Fille du régiment de Donizetti. Cèdera-t-elle, comme nombre de ses consoeurs non hispanophones, aux sirènes de Granados et Falla, Turina et Montsalvage ? Sans affirmer (parce que c’est faux) qu’on ne chante bien que dans son arbre généalogique, on a tout de même vu jadis la grande Margaret Price et naguère l’intrépide Joyce Di Donato (entre autres, et pour ne prendre que les meilleures), se ridiculiser à vouloir jouer les fières Andalouses. Elles ont cru que l’oeillade était payante et le cante jondo moins difficile à saisir que les finesses aux relents de chrysanthèmes de la mélodie française. Elles ont sans doute vu aussi Victoria de Los Angeles saisir une chaise et une guitare, et révéler le tempérament de feu qu’elle avait si bien caché sous les langueurs de Mimi et de Marguerite. Damrau, elle, se contente pour l’instant de rappeler que sa maman, qui a été étudiante au pair en Espagne, lui a donné le goût du soleil andalou, et que quand elle chante, elle le fait avec le corps tout entier. Déjà, le San Francisco Chronicle l’appelle La Damrita. Aie, aie !
Crédit photo : © John Palmer
mardi 24 novembre 2009
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