jeudi 25 mars 2010

John Cage à l’Ircam : 4’33’’ qui ont changé le monde

En 1967, dans sa pièce Le Silence, Nathalie Sarraute met en scène un homme qui ne dit rien, ce qui provoque une véritable panique dans son entourage. Quinze ans plus tôt, John Cage compose 4’33’’, une pièce en trois mouvements pour « n’importe quel instrument, ou combinaison instrumentale », puisqu’elle est totalement silencieuse. La panique initiale débouchera sur un déluge de commentaires oraux et écrits, que l’Ircam prolonge le 25 mars au Centre Pompidou en soumettant au jeu des portraits chinois ces presque cinq minutes parmi les plus tonitruantes de l’histoire de la (non) musique. Des compositeurs (Bruno Mantovani, James Dillon, Roque Rivas) présentent des œuvres s’inscrivant dans la postérité du chef-d’oeuvre, tandis que des philosophes (Elie During, Bastien Gallet), des historiens et des écrivains planchent sur des « pistes » qui déboucheront sur des exposés en trois mouvements, et d’une durée de quatre minutes et trente-trois secondes. Parmi les sujets, on relève : « 4’33’’ est un tube qui est dans toutes les têtes », « 4’33’’ est une oeuvre écologique », « 4’33’’ est une œuvre idiote », « 4’33’ est une oeuvre queer », 4’33’ est une prière », « 4’33’’ est une plaisanterie sérieuse », ou « 4’33’’ n’existe pas ». Les organisateurs ne manquent décidément pas d’humour, puisque l’opération est intitulée : « 4’33’’ après J.C ».

Le 25 mars au Centre Georges Pompidou. 19 h : Rencontre « 4’33’’ : portrait chinois » - 20h30 : Concert : créations de Carlos Caires, James Dillon, Bruno Mantovani, Christian Marclay et Roque Rivas. Ensemble Remix, Peter Rundel (dir.)

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