dimanche 14 mars 2010
Nicholas Angelich, c’est le son !
C’est pas juste ! Comme la beauté, qu’on a ou qu’on n’a pas, comme la personnalité de la voix, pour un chanteur ou un acteur. Pas facile, au piano d’aller au-delà du timbre de l’instrument, et pourtant Nicholas Angelich a un son bien à lui. Au Théâtre des Champs-Elysées, samedi, il a commencé par la 12ème Sonate « Marche Funèbre » de Beethoven. Le Steinway était bizarrement réglé, le mécanisme faisait du bruit dans l’aigu, et le pianiste se chauffait pour l’opus 111, la dernière sonate de Beethoven, une de ces musique qui ont l’air de contenir toutes les autres, passées et à venir. Eh bien, tout de suite le son était là, personnel, reconnaissable du haut en bas du clavier. Dans les passages fous de l’opus 111, les doigts couraient (pas une fausse note !), sans jamais perdre le timbre. Ce n’est pas si fréquent, même chez les plus célèbres. Après l’entracte, Rachmaninov : deux Préludes, les neuf Etudes-Tableaux op. 39. Angelich est chez lui : études (les doigts courent, les mains se croisent) + tableaux (on croit voir la musique). Cette musique de pianiste devient de la musique tout court. Encore une fois, le son a une présence qui n’est à nul autre, il fait oublier la sécheresse de l’acoustique du TCE, comme à l’opéra, où l’on peut faire carrière sur la magie d’un timbre (Pavarotti en est la preuve). Cela ne veut pas dire que Nicholas Angelich n’ait pas d’autres qualités. Ce samedi, son Beethoven était un peu distant. Bon. En bis, il a joué Chopin et Schumann - clin d’œil aux bicentenaires de l’année. Ce son dans la première des Scènes d’enfants ! Encore ? Eh oui, on n’en sort pas.
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