Trois dates dans la carrière du ténor britannique Philip Langridge. En juillet 1982, au festival d’Aix-en-Provence, il tient le rôle principal dans Les Boréades de Jean-Philippe Rameau. L’événement fait un certain bruit, l’ouvrage ayant dû attendre deux-cent-dix-huit ans pour être représenté. En juin 1985, il est Ottavio dans Don Giovanni, monté par Jean-Pierre Ponnelle dans le cadre du festival Mozart lancé par Daniel Barenboim au Théâtre des Champs-Elysées. En 1994 enfin, il chante Peter Grimes de Benjamin Britten à l’English National Opera dans une mise en scène à la pointe sèche de Tim Albery. Grand style français, discipline mozartienne, tradition anglaise. Dans Les Boréades, il indique la voie aux ténors aigus qui vont lui succéder dans ce répertoire enfin redécouvert. Dans Don Giovanni, il fait d’Ottavio, que l’on montre généralement en porte-traîne de Donna Anna, un double chevaleresque du Grand Seigneur méchant homme. Dans Peter Grimes, il mêle l’ambiguïté de Peter Pears, le créateur du rôle, et la violence de Jon Vickers, le « recréateur » de ce marin qui pourrait bien être un assassin. Philip Langridge est mort à soixante-et-onze ans, le 5 mars, d’un cancer fulgurant. A Noël, il était encore sur la scène du Metropolitan Opera de New York, en Sorcière mangeuse d’enfants dans Hänsel et Gretel d’Humperdinck. Il aura décidément tout chanté, et bien.
Pour le voir et l’entendre :
Britten : Peter Grimes - 1 DVD Arthaus Musik – Rameau : Les Boréades - 3 CD Erato
mardi 9 mars 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire