samedi 28 novembre 2009

Culture peau de chagrin


Il y a longtemps que cela couvait : la Direction du Livre au ministère de la Culture disparaît, digérée par la Direction générale des Médias et des Industries culturelles. Les titres parlent d’eux-mêmes : dans le second, il y a « industrie ». La description officielle de ladite Direction situe d’ailleurs très bien le problème : « La direction générale des médias et des industries culturelles définit, met en œuvre et évalue la politique de l’Etat en faveur du développement et du pluralisme des médias, de l’industrie publicitaire, de l’ensemble des services de communication au public par voie électronique, de l’industrie phonographique, du livre et de la lecture et de l’économie culturelle. Elle suit les activités du Centre National de la cinématographie. » Parallèlement, Christine Albanel, ancienne locataire de la rue de Valois, se voit confier « une mission destinée à préparer les conditions de l’économie du livre dans l’ère numérique ». « Publicitaire », « communication », « économie culturelle » sont les maîtres-mots. La crise aidant, un boulevard s’est ouvert devant les réformateurs, et le ministre de la Culture, probablement touché au coeur par la dernière phrase concernant le Centre National de la Cinématographie, s’est empressé de signer. Les petits éditeurs, les concepteurs de livres d’art, tous ces gens que l’état aidait à produire de jolies choses peu rentables, ont du souci à se faire. On peut noter que l’industrie phonographique fait partie du lot. Dans ce domaine là aussi, le terrain est mouvant. La réunion sous une même casquette, en 1998 (cohabitation Chirac-Jospin), de la Direction de la Musique de la Danse et de celle du Théâtre et des Spectacles a montré - en dépit, en 2007, du pas en arrière consistant à recréer trois délégations distinctes - que la culture en France est une peau de chagrin irréversible. Y aura-t-il un Eric Raoult mélomane pour imposer un devoir de réserve aux musiciens en tournée à l’étranger ?

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