mercredi 25 novembre 2009

Natalie Dessay en seconda donna


Enième reprise de La Bohème à l’Opéra Bastille, dans la mise en scène éprouvée (et toujours aussi plate) de Graham Vick. Inva Mula est une Mimi melliflue, le ténor n’est pas trop empoté, et le vétéran Daniel Oren tient solidement ses troupes. Seul piment de la soirée : c’est Natalie Dessay qui chante Musette. « Le seul rôle puccinien qui convienne à ma voix », a-t-elle expliqué. « En grisette délurée, elle va tous les avaler tout crus », s’était-on dit. Pas si simple. Musette est le type même du rôle ingrat : quand la chanteuse est bonne, on la remarque à peine ; quand elle ne l’est pas, on ne voit que ça. Dès son entrée, Dessay prend le pouvoir. Dans la Valse (son grand moment) elle fait du Dessay, et ça marche. Mais après, elle joue les utilités, et doit capituler devant Mimi, qui a de plus jolies choses qu’elle à chanter. Et puis au dernier acte, quand Mimi va mourir, quand les hommes restent les bras ballants et que Musette prend la situation en mains, il se passe quelque chose. En deux répliques et trois mouvements, Dessay renvoie décors, costumes et partenaires au rayon des conventions d’opéra. Mais ça, qui le voit ?
Crédit photo : Opéra national de Paris/ Ch. Leiber

A l’Opéra National de Paris – Bastille, jusqu’au 29 novembre.

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