lundi 9 novembre 2009

Lévi-Strauss, le son des mythes


Simple option dans le kit intellectuel français, la musique ? Et Jankélévitch, et Lévi-Strauss ? Des exceptions qui confirment la règle ? Oui, à en juger par le peu de place accordé aux goûts musicaux du second dans le concert de louanges entraîné par sa récente disparition. Le grand homme a pourtant insisté sur la question, lui qui déclarait à la télévision en 1977 : « On a reproché à Tristes tropiques d’être incohérent dans sa construction, mais tout s’éclaire si l’on considère le livre à la façon d’un opéra. Dans mes derniers livres, Mythologiques, j’ai essayé de faire avec des sens et des significations ce que j’étais incapable de faire avec des sons ». Ou encore : « On ne peut pas lire une partition comme un roman, un mythe non plus. De même que toutes les portées se lisent simultanément, les divers états du mythe sont destinés à être superposées. Comme la musique, le mythe est d’un autre ordre que le langage pensé ». Et si l’œuvre de Lévi-Strauss ne s’éclairait vraiment qu’à travers la musique ?

Parmi les notes discordantes, venues pour la plupart de l’étranger, où l’on épargne moins le grand homme, on peut rappeler Lévi-Strauss musicien, essai sur la tentation homologique (Actes-Sud, 2008), du musicologue et sémiologue franco-canadien Jean-Jacques Nattiez, lequel pointe le fait que ce n’est pas à l’aune de la musique ethnique d’Amérique du sud mais à celle de Bach, Wagner et Stravinsky que l’ethnologue a établi ses parallèles.

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