vendredi 13 novembre 2009

Mozart (l'opéra rock), plus fort que Johnny

Selon les calculs de l’Observatoire de la musique, le mois de septembre n’a pas été très bon pour le disque. Le CD audio repasse sous la barre des quatre millions d’exemplaires vendus, la décroissance du marché sur les neuf premiers mois de 2009 s’élève à 12% en volume et 12,9% en valeur, bref, les galettes argentées s’enfoncent dans une crise personnelle commencée bien avant la Crise Générale. Et le classique dans tout ça ? Eh bien, il vivote. Il est le seul avec les variétés internationales à afficher quelques chiffres positifs (au milieu d’autres, qui ne le sont pas), alors que les variétés françaises continuent de plonger : un petit +3’5% de plus en volume de ventes… et un -4’9% en valeur, ce qui veut dire que l’on vend plus de disques classiques mais aussi meilleur marché. L’heure est au low cost.
Or que trouve-ton à la sixième place des ventes desdites variétés françaises, derrière Mika et David Guetta, mais devant Maurane et Johnny Hallyday ? Mozart, l’opéra rock, dont les ventes, bonnes depuis la sortie de l’album en avril dernier, ont été boostées (34 000 exemplaires vendus en septembre), par le succès du spectacle, qui joue actuellement les prolongations au Palais des Sports de Paris. Quel rapport avec le classique, direz-vous ? Mozart à la sauce Olivier Dahan (le réalisateur de La Môme) est une enfilade de chansons de laquelle émergent quelques harmonies d’époque. Certes. Mais il n’y a pas plus d’une dizaine d’années, la bande originale du film Titanic a fait exploser la niche classique, où elle avait bizarrement été rangée (il est vrai qu’on y entendait « Ce n’est qu’un au revoir… »), aux côtés des valses moulinées par André Rieu. On ne cherche donc même plus à la valoriser, cette petite niche ? Allez, let’s think positive. Wolfgang devant Johnny, ça réchauffe ! Il en a d’ailleurs vu d’autres, le divin enfant. En 1925, Sacha Guitry en a fait une femme (la sienne, Yvonne Printemps), sur une musique de Reynaldo Hahn : énorme succès. Quant à l’Amadeus de Milos Forman, furieusement rétro vingt-cinq ans après sa sortie, il continue une jolie carrière en vidéo.

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