mardi 2 février 2010

La folle Journée est finie, plus qu’un an à tenir

La 16ème Folle Journée se termine. 128 000 billets (sur 130 000) ont été vendus à Nantes, 60 218 pour la Folle Journée en région (une semaine avant la « grande »), en attendant Bilbao en mars, le Japon en mai, Varsovie en juin. Il y avait Radio France en direct et Arte délocalisé pour l’occasion. Les 11 000 exemplaires du disque officiel ("Le Journal musical de Chopin", par six pianistes, chez Mirare) sont partis en trois jours. On repense en soupirant au bruit, à la foule, aux files d’attente, à tout ce à quoi on tente d’échapper le reste du temps, mais qui, l’espace d’un week-end, a entretenu une délicieuse excitation. On se revoit dans les salles de conférence éclairées au néon, qui, rebaptisées Salle Mickiewicz ou Salon George Sand, sont devenues les plus cosy des boites à musique. On est tout fier d’y avoir survécu, avec la tête transformée en shaker à sons et à images, avec un an de magie en réserve. Car entre temps, que faire ? Il y aura bien des concerts, des opéras, des Victoires de la musique en prime time à la télévision. Du tout venant, en somme. En juillet, on ira à Avignon : huit jours de théâtre non stop, au Palais des Papes, mais aussi dans des ateliers, dans des arrières boutiques, dans la rue. On ira au Grand Palais et à Beaubourg voir les expositions phares de l’année, en réservant à l’avance, pour ne faire qu’une heure de queue. Comment faisait-on avant, quand la culture était confidentielle, dispersée, égoïste, élitiste ? L’année prochaine, la Folle Journée sera consacrée aux post-romantiques : Brahms, Liszt, Strauss (Richard), Mahler, Bruckner, l’Ecole de Vienne en cinq jours et deux-cents-cinquante concerts. Le plus frustrant, c’est de se dire que pendant qu’on assiste à un concert, on en rate dix. A moins que ce ne soit cela, le vrai plaisir.

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