mercredi 17 février 2010
Le déclin des orchestres américains : la faute aux baby-boomers
Graphique douloureux publié par la Ligue des orchestres américains, dans son Audience Demographic Research Review (étude démographique du public). On y lit – ce qu’on savait déjà - que c’est à l’âge mûr que les gens (enfin, des gens) délaissent les Rolling Stones pour se tourner vers Brahms. On y lit aussi que ce sont les baby-boomers qui ont commencé à exclure la musique classique de la culture générale. Détail inquiétant : la génération appelée « X », celle des actuels quadragénaires, tarde dangereusement à découvrir Brahms. Normal : les baby-boomers n’ont pas transmis à leurs enfants une culture qu’ils ont eux-mêmes jetée aux orties. Cela, on ne l’a pas remarqué tout de suite, parce que les baby-boomers (enfin, ceux qui étaient encore mélomanes) ont contribué par leur nombre à booster les statistiques. Comme le remarque Alex Ross, le critique musical du New Yorker, sur son blog Unquiet Thoughts, rien n’est perdu, puisque en Amérique comme en Europe, les conservatoires refusent du monde, et que des programmes d’initiation à la musique fleurissent un peu partout. Ce qui est urgent, c’est, en attendant, de convaincre la génération X qu’elle vivrait mieux avec Brahms que sans. En France, où l’honnête homme se doit de connaître La Princesse de Clèves sur le bout des doigts mais n’est pas tenu de savoir que Beethoven a composé neuf symphonies, le problème n’est pas moins aigu. Mais là non plus, rien n’est perdu : on construit bien une grande salle de concerts au bord du périphérique parisien.
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