samedi 2 janvier 2010

Arts plastiques, arts dynamiques : le sens interdit


Une exposition John Cage au Musée d’art contemporain de Barcelone, une autre intitulée « De la scène au tableau » à Marseille (celle où, la semaine dernière, un Degas a été volé) : on n’en finit pas de rechercher les difficiles connexions entre arts plastiques et arts dynamiques. Dans le cas de Cage, le pont est un boulevard : son 4’33’’ (…de silence - 1952) a inspiré les plasticiens, son ami Marcel Duchamp en tête, beaucoup plus que les musiciens, et Robert Rauchenberg a nourri le pop art en devenir de son travail en trio avec le musicien et le chorégraphe Merce Cunningham. On peut, à l’inverse, trouver des traces des arts plastiques dans la musique de Cage : son illustration sonore d’un documentaire sur Alexandre Calder en est la meilleure preuve. Mais les autres ? Schoenberg, le professeur de Cage, était presque aussi bon peintre que compositeur, mais la frontière entre son œil et son oreille était assez étanche. Stravinsky et Picasso ? Une amitié, un décor pour le ballet Pulcinella, un portrait de l’un par l’autre - génial et tellement nouveau que les douanes suisses le prendront pour un message codé -, une pièce pour clarinette solo intitulée Pour Pablo Picasso. Les artistes se fréquentent, élaborent des projets communs, mais allez, par exemple, démontrer dans quelle mesure la musique de Pascal Dusapin et la « peinture de lumière » de James Turrell sont l’une par l’autre influencées dans la pièce scénique To be sung.

John Cage, l’anarchie du silence. Musée d’art contemporain de Barcelone, jusqu’au 10 janvier.
De la scène au tableau. Musée Cantini, Marseille, jusqu’au 3 janvier.

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