vendredi 8 janvier 2010
Sarkozy, la culture, les sous
C’est à la Cité de la Musique que Nicolas Sarkozy présente ses vœux au monde de la culture. Le symbole est fort. Le symbole seulement. Passés les préliminaires – « la culture c’est des lettres plus que des chiffres, des émotions et non des statistiques » - le président passe aux choses sérieuses : les sous. La presse retient surtout les résultats des travaux de la mission confiée à Patrick Zelnik, directeur du label Naïve, éditeur de Sandrine Piau, d’Anne Gastinel et de Carla Bruni. Il s’agit de créer une carte musique jeune - 200 euros de potentiel d’achat à moitié remboursé par l’Etat -, destinée à « réhabituer les jeunes à acheter de la musique ». D’après les enquêtes officielles, les jeunes téléchargent illégalement parce que le téléchargement légal est trop cher. Alors, légalité payante ou illégalité gratuite ? Les débuts d’année sont dévolus aux vœux pieux. Le président est moins angélique à propos de Google : « Fuite de matière fiscale ». Il annonce aussi que le projet du Musée de l’histoire de France, dans les limbes depuis un an, devrait aboutir en juin. Une façon comme une autre de prolonger le débat sur l’identité nationale. Pas de commentaire particulier, en revanche, sur le chantier tout proche de la Philharmonie de Paris, que présente son architecte Jean Nouvel. Comme disait Sacha Guitry à propos de Versailles : « On nous dit que nos rois dépensaient sans compter, qu’ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils, mais lorsqu’ils construisaient de semblables merveilles, ne mettaient-ils pas notre argent de côté ? »
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