mardi 1 décembre 2009

Boris Berezovski refait le match Liszt-Goliath contre Chopin-David à la Salle Pleyel


Erreur fatale hier soir à la salle Pleyel. Le pianiste Boris Berezovsky (rien à voir avec l’oligarque israélo-russe, mais là n’est pas l’erreur) enchaîne les douze Etudes d’exécution transcendante de Liszt. Déluges de notes, tsunamis d’accords, accalmies menaçantes, doigts fous cavalant sur le clavier. Pendant dix minutes, on est sous le choc. Une heure plus tard, on demande grâce. Et dire que Liszt en avait prévu quarante-huit ! Au bout d’une heure et dix minutes, donc, la tempête se calme et le public (nombreux pour un lundi soir) applaudit dans le même registre : vite et fort. Vient alors l’erreur. Sans se faire prier, Berezovsky se rassoit et joue Chopin : une Valse, puis deux, puis quelques Etudes … « dédiées à Liszt », rappelle-t-il sur le ton que l’on prend pour annoncer une plaisanterie un peu limite. Ses doigts ne courent plus, ils volent. Même quand Chopin fait du Liszt, la pesanteur est abolie. Il y a eu une heure dix de matraquage lisztien, avant cela ? Ah bon. Le pianiste a oublié aussi, apparemment : on le sent prêt à enchaîner des vingt-quatre Etudes. Celles de Chopin, bien-sûr.

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