samedi 26 décembre 2009

Michel Leeb, Carlos Kleiber, quelle différence ?


« Au fond, ça sert à quoi, un chef d’orchestre ? » Posée entre la poire et le fromage, après un concert de Claudio Abbado ou de Bernard Haitink (deux noms pris au hasard), c’est la question qui tue. Réponse possible : le concert hilarmonique de … Michel Leeb, filmé au théâtre Marigny en mai dernier, et programmé le soir de Noël sur TV5. Plus Jerry Lewis made in France que jamais, l’humoriste joue au chef cabot, angoissé ou gâteux. On rit ou on s’agace, selon affinités. L’intéressant, c’est le making of, où l’on voit un vrai chef (Cyril Diederich) faire travailler l’orchestre, puis laisser la place à Leeb. Quelques conseils de base (comment lever la baguette), et l’élève prend de l’assurance. Il fait n’importe quoi, mais qui le voit, sinon les musiciens, dirigé par Diederich depuis la coulisse ? Carlos Kleiber prétendait que si l’orchestre avait sérieusement répété, le chef ne servait plus qu’à donner au public l’illusion que la musique se faisait devant lui, en temps réel. Kleiber, en concert, avait (en apparence) une gestique à peine moins fantaisiste que celle de Michel Leeb. Alors à quoi ça sert, un chef ? Dans les dîners en ville, ce sera toujours la question qui tue.

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