dimanche 27 décembre 2009

Télérama donne de la voix


Pour les fêtes, Télérama met la voix en vedette : « La voix vibre, se casse, tremble, se pose, se trouble, se perd, conteste, communique, se métamorphose », annonce la couverture. La voix de nos ancêtres, la voix des cultures en voie de disparition, la voix des politiques, la voix des journalistes, la voix des comédiens, la voix du cinéma, la voix des Anglais du Nord, la voix malade, la voix d’en haut, la voix qui voit (celle des émissions de téléréalité), la voix qu’on imite, la voix qui ordonne et la voix qui caresse, la voix de Flaubert et la voix de Proust : en cinquante pages qui laissent sans voix, la voix se donne à lire, à défaut de se donner à entendre. De voix chantée, très peu : un article sur les voix qui ont inspiré quelques compositeurs (Mozart, Britten, Poulenc), et c’est tout. Des voix qui forment le tissu musical chez Bach ou chez Wagner, encore moins. Des voix sur lesquelles on a dansé et/ou aimé (« Chérie, notre valse »), pas plus. En France, la voix principale (comme on dit en musique) est la voix parlée. On ne se refait pas.

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