mercredi 2 décembre 2009

Comme la princesse Salomé était jeune, ce soir


Discussion à la sortie de l’Opéra Bastille, où l’on vient de donner Salomé de Richard Strauss. « Qu’est-ce que c’est que cette Salomé poids plume ? », demande une dame, qui rappelle qu’Anja Silja, en 1964, « c’était autre chose ! » « Et qu’est-ce que c’est que ce chef qui dirige Strauss à la française ? » surenchérit son mari, qui n’a apparemment pas vu Anja Silja, mais arbore une rosette au revers de sa veste.
Double question :
1 - Vaut-il mieux que le rôle de Salomé soit confiée à une mûre wagnérienne ou à une chanteuse jeune, plus crédible en adolescente découvrant l’ivresse des sens ?
2 – Qu’est-ce que c’est que diriger « à la française » ?
La réponse à la première est encore une question : faut-il privilégier le théâtre ou la musique ? Toujours est-il que la Finlandaise Camilla Nylund est crédible en nymphette, que sa voix passe bien, et qu’elle répond à la double exigence du rôle, comme le faisait, jadis, Anja Silja. La seconde est le pendant de la première. Si « diriger français » signifie éviter de transformer la forêt sonore en marécage insalubre, de sorte que l’on entende les chanteurs même quand l’orchestre joue triple forte, le chef Alain Altinoglu, en effet, dirige français. Karl Böhm, qui n’était pas français, ne traitait pas autrement la musique de son ami Richard Strauss.

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