lundi 21 décembre 2009

Danger : musique contemporaine !


Descente de la Garde Civile au festival de jazz de Sigüenza, dans la province de Guadalajara, en Espagne. Le fauteur de trouble n’est autre que le saxophoniste Larry Ochs (sur la photo), qui vient d’y donner un concert avec son ensemble Sax and Drumming Core. Un spectateur a porté plainte, alléguant, selon le quotidien espagnol El Pais, que ce qu’il avait entendu n’était pas du jazz mais de la musique contemporaine, genre qui lui était « psychologiquement déconseillé » par son médecin. Comme la direction du festival a refusé de le rembourser, l’affaire s’est envenimée. Or voilà que Wynton Marsalis en personne demande au quotidien britannique The Guardian, dans lequel il a lu le compte-rendu de cette étrange aventure, de transmettre au spectateur récalcitrant le message suivant : « Wynton Marsalis, un homme qui vous admirez sans doute, pense que vous êtes merveilleux. Il veut vous envoyer le catalogue entier de ses enregistrements, y compris l’oratorio Blood on the Fields, qui lui a valu de remporter le Prix Pulitzer en 1997 ». Consternation au Guardian. Ni le festival ni la mairie de Sigüenza ne peuvent (ou ne veulent) donner le nom du plaignant : « Il s’appelle Rafaël, ou peut-être Ramon, et a un nom de famille qui sonne catalan ». Que Wynston Marsalis défende le jazz pur et dur contre ce qu’il appelle des dérives, cela n’étonnera personne. Le plus étonnant, c’est que des médecins déconseillent la « musique contemporaine » à leurs patients aux nerfs fragiles. A quand la mention « Ecouter Boulez tue » ou « La consommation passive de John Adams peut entraîner des maladies graves » sur les disques et programmes de concert ? En attendant, le Guardian lance un appel aux festivaliers espagnols pour retrouver le jazzophile allergique.

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