mercredi 16 décembre 2009

Du 78 tours au MP3, ou l’inverse


Ca y est : après un départ piano-piano, le Blu-Ray distance le DVD. Les lecteurs ne sont pas plus chers, et les foyers s’équipent progressivement d’écrans adéquats. Le CD, lui, n’a pas été détrôné par le SACD, mais sa disparition est toujours annoncée. Info, intox, effets d’annonce téléguidés par les fabricants et revendeurs ? En tout cas, le clivage des générations est bien réel. En gros, les vieux regardent leurs disques avec l’œil de Scarlett O’Hara à la veille de quitter Tara, tandis que les jeunes garnissent leur baladeur MP3 sans se demander si la disparition des chers boitiers est ou non une perte irréparable. Comme il l’explique dans un papier plein de nostalgie, le critique musical du Boston Globe, lui, a coupé la poire en deux : il numérise sa discothèque, mais conserve dans le sous-sol les pochettes auxquelles il va régulièrement rendre visite. Pour cela, il faut évidemment avoir un baladeur MP3 genre iPod, mais ne pas être logé dans un T3. Il raconte aussi qu’il a vraiment découvert le Quatuor en sol mineur de Brahms par Arthur Rubinstein et les Pro Arte le jour où un ami le lui a fait entendre en 78 tours. Poussé à ce stade, le fétichisme réunit les générations. Pour le jazz et le rock, les d’jeunes mangeurs de MP3 ne jurent que par le 33 tours vinyle. Pour le classique, ils remontent jusqu’au 78 tours en gomme-laque. Et le Blu-Ray dans tout ça ? Encore un qui va finir au sous-sol.

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