vendredi 11 décembre 2009

A quand le gant bionique qui ressuscitera les doigts d’Horowitz ?


Bionique. Un drôle de mot inventé dans les années 1950, ajoutant à « bio » (la vie) le suffixe - ic (à la manière de) et signifiant imiter la nature quand celle-ci ne fonctionne plus. Or c’est une ancienne pianiste, la Catalane Maria Antonia Iglesias, qui a testé les gants bioniques, destinés à remplacer ses doigts nécrosés par la faute d’un pneumocoque. La señora Iglesias se réjouit des performances de ces gants, équipés d’un système permettant de commander à sa main comme si ses doigts étaient encore là et en particulier de saisir un objet sans l’écraser. On pense à ces pianistes dont les doigts ont un jour refusé de fonctionner (Leon Fleisher, Murray Perahia, Michel Béroff), à ces musiciens atteints de surdité (Beethoven bien sûr, mais aussi Fauré), à ces peintres qui ne voient plus, ou dont les mains sont frappées de rhumatismes, comme Renoir, lequel à la fin de sa vie faisait attacher ses pinceaux à ses doigts douloureux. Reste à inventer le gant bionique qui permettra aux pianistes handicapés de jouer comme avant. Il ne s’agira plus, à l’époque, de vendre son âme au diable, comme dans La Main enchantée de Gérard de Nerval, dont Maurice Tourneur a tiré en 1943 un des grands films fantastiques français : La Main du Diable.

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