« Si j’enregistre des chansons tirées de vieilles musiques de films, c’est parce que les nouvelles sont moins bonnes », explique Monsieur Eddy (Mitchell) en pleine promo de son album « Grand écran ». De la soupe d’accompagnement et des bandes originales soignées, il y en a toujours eu, mais il est vrai qu’aujourd’hui, le fossé se creuse. D’un côté : les accords planants à tout faire (et rappelant immanquablement les films d’épouvante de notre adolescence), de l’autre des œuvres à part entière, ou presque. Prenez la BO d’Avatar de James Cameron. James Horner nous y ressert le thème à 100 millions de dollars de Titanic (mais sans Céline Dion), noyé dans un mélange de world music et de néo-symphonisme hollywoodien. L’opposition monde tribal - univers technologique qui est au coeur du film le lui permettait. Il a voulu « faire œuvre », mais n’allait tout de même pas renoncer à l’aspect (très, très) grand public de l’entreprise.
En revanche pour Tetro, le nouveau film de Francis Ford Coppola, Osvaldo Golijov se la joue haut de gamme. Nourri de Piazzola (il est né en Argentine) et de George Crumb (son professeur aux Etats-Unis), joué par le Quatuor Kronos et chanté par la diva new age Dawn Upshaw, enregistré - comme Mozart et Beethoven - sous étiquette Deutsche Grammophon, ce pur représentant du courant « néo » n’allait pas se contenter d’accompagner des images. Résultat : sa partition, criblée de citations, veut trop en dire. Au fond, Monsieur Eddy a raison : au cinéma, « populaire » et « original » sont aujourd’hui deux adjectifs qui ont du mal à aller ensemble.
James Horner : Avatar. 1 CD Atlantic Records
Osvaldo Golijov : Tetro. Dawn Upshaw (soprano), St Lawrence String Quartett,. 1 CD Deutsche Grammophon (dist.Universal)
lundi 21 décembre 2009
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