vendredi 18 décembre 2009
Le chant profond des baleines
La tonalité du chant des baleines bleues a chuté de 30%. C’est McDonald (Mark, un acousticien des océans du Centre de recherche de Bellevue, dans le Colorado, et non le service promo des restaurants) qui le dit. Aux mille questions que se posent déjà les scientifiques sur la signification de ces mélopées venues d’un autre monde, s’ajoute désormais celle-ci. « C’est un phénomène mondial, explique McDonald, qui a commencé à placer des détecteurs il y a huit ans dans le Pacifique. Toutes les baleines de la planète déplacent leurs fréquences vers le bas, et l’on n’arrive pas à comprendre pourquoi. Cela s’est fait régulièrement, année par année, avec un ensemble parfait. Au début, nous avons cru que les détecteurs étaient détraqués. Nous nous sommes alors aperçus que le processus remontait aux années 1950, et probablement bien en deçà ». Sans vouloir comparer ces mammifères marins aux mammifères terrestres que nous sommes, sans tenter non plus un parallèle qui serait peu galant entre les baleines et les cantatrices, on peut se demander si la voix humaine ne prend pas le même chemin. Les voix haut placées, voire aigres des films d’avant-guerre ne sont-elles dues qu’aux techniques d’enregistrement de l’époque ajoutées à une émission vocale témoignant d’un temps où le micro n’était pas généralisé ? Question de timbre davantage que de hauteur : lorsqu’on compare Mado Robin et Natalie Dessay, reines du contre-fa à un demi-siècle de distance, la première parait chanter plus haut que la seconde. Question de mode aussi : la fumeuse existentialiste du Saint-Germain d’après-guerre se devait d’avoir la voix grave, genre Marguerite Duras. Le phénomène affecte les hommes, mais c’est moins sensible. Et pourtant, chez les baleines bleues, il n’y a que les mâles qui chantent.
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